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Afin d'obtenir un accord entre les deux parties, il est nécessaire de faire un ou plusieurs entretiens afin de négocier. | Afin d'obtenir un accord entre les deux parties, il est nécessaire de faire un ou plusieurs entretiens afin de négocier. | ||
- | + | Pour être valide, les entretiens et les négociations doivent être de bonne foi. Ainsi un unique entretien avec des renseignements manifestement erronés entrainent la nullité de la rupture conventionnelle | |
+ | <Ref> | ||
+ | Cour d'Appel de Rennes, 20 février 2013, n° 11/06 073 | ||
+ | [http://www.vivaldi-chronos.com/index.php/ressources-humaines/rupture-du-contrat-de-travail/3140-rupture-conventionnelle-un-unique-entretien-n-est-pas-suffisant-lorsque-le-salarie-beneficie-d-un-systeme-de-remuneration-particulierement-complexe] | ||
+ | A cet égard, la Cour relève que la rupture avait été décidée lors d'un unique entretien alors que le salarié, qui bénéficiait de 23 années d'ancienneté dans l'entreprise, avait un système de rémunération complexe, et que lui ont été incontestablement fournis, lors de cet entretien, des renseignements manifestement erronés puisque la rémunération mensuelle moyenne du salarié indiquée sur la convention de rupture pouvait légitimement apparaître au salarié comme la base de calcul de ses futures indemnités de chômage, alors que celles-ci ont été, en définitive, inférieures d'un tiers à ses prévisions. | ||
+ | </Ref>. | ||
- | De même, et notamment dans les petites SSII dans lesquelles il n'y a pas de service dédié, l'employeur (ou son représentant) peut se faire assister par une personne de l'entreprise (que nous conseillons neutre), par un membre d'une organisation syndicale d'employeurs ou un autre employeur de la branche. | + | Il est conseillé que le salarié se fasse accompagner par une personne expérimentée en négociation et dans ce type de rupture, tel qu'un autre salarié non impliqué émotionnellement dans l'affaire, un [[Instance représentative du personnel | représentant du personnel]] ou un conseiller du salarié |
+ | <Ref> | ||
+ | Code du Travail, Article L1237-12 | ||
+ | [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000019071185&cidTexte=LEGITEXT000006072050] | ||
+ | Les parties au contrat conviennent du principe d'une rupture conventionnelle lors d'un ou plusieurs entretiens au cours desquels le salarié peut se faire assister | ||
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+ | De même, et notamment dans les petites SSII dans lesquelles il n'y a pas de service dédié, et seulement si le salarié se fait assister, l'employeur (ou son représentant) peut se faire assister par une personne de l'entreprise (que nous conseillons neutre), par un membre d'une organisation syndicale d'employeurs ou un autre employeur de la branche | ||
+ | <Ref> | ||
+ | Code du Travail, Article L1237-12 | ||
+ | [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000019071185&cidTexte=LEGITEXT000006072050] | ||
+ | Lors du ou des entretiens, l'employeur a la faculté de se faire assister quand le salarié en fait lui-même usage. [...] L'employeur peut se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise ou, dans les entreprises de moins de cinquante salariés, par une personne appartenant à son organisation syndicale d'employeurs ou par un autre employeur relevant de la même branche. | ||
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L'importance de l'accompagnement est d'équilibrer la gestion émotionnelle, les savoirs et la négociation entre les deux parties, pour privilégier un accord équilibré (ce qui diminuera le risque de recours), ainsi que d'éviter une erreur de procédure, même si sur ce dernier point le risque est limité. | L'importance de l'accompagnement est d'équilibrer la gestion émotionnelle, les savoirs et la négociation entre les deux parties, pour privilégier un accord équilibré (ce qui diminuera le risque de recours), ainsi que d'éviter une erreur de procédure, même si sur ce dernier point le risque est limité. | ||
- | La partie souhaitant se faire assister doit informer l'autre partie avant les entretiens. | + | La partie souhaitant se faire assister doit informer l'autre partie avant les entretiens |
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+ | Code du Travail, Article L1237-12 | ||
+ | [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000019071185&cidTexte=LEGITEXT000006072050] | ||
+ | Le salarié en informe l'employeur auparavant ; si l'employeur souhaite également se faire assister, il en informe à son tour le salarié. | ||
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=== Négocier === | === Négocier === | ||
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Code du Travail, article R 1231-1 | Code du Travail, article R 1231-1 | ||
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- | . | + | et se termine donc à minuit. |
Chaque partie peut annuler la convention par l'envoi d'un recommandé avec accusé de réception, ou une remise du document en main propre contre une décharge signée. Aucune motivation n'est à donner pour justifier son désir de rétractation. | Chaque partie peut annuler la convention par l'envoi d'un recommandé avec accusé de réception, ou une remise du document en main propre contre une décharge signée. Aucune motivation n'est à donner pour justifier son désir de rétractation. |
Sommaire |
La rupture conventionnelle est un mode de rupture du contrat de travail instaurée en 2008. Elle remplace la rupture amiable en assouplissant les règles afférentes et ouvrant des droits complémentaires.
L'objectif est de permettre à une société et un salarié partageant une même volonté de rompre le contrat de travail les unissant, de le faire en trouvant un accord spécifique, tout en conservant les droits au chômage du salarié (s'ils sont acquis). Ce peut être le cas, à titre d'exemple, suite à la mutation d'un conjoint, à une réorientation professionnelle, à un désaccord sur la stratégie de la société...
Les salariés pouvant être concernés par une rupture conventionnelle sont :
Les salariés exclus d'une rupture conventionnelle sont :
La procédure d'une rupture conventionnelle est spécifique.
Une rupture conventionnelle ne peut exister qu'en cas d'accord. En corolaire, il ne peut donc y avoir de rupture conventionnelle dans les cas suivants :
Le fait d'être d'accord sur la volonté de rupture n'est pas incompatible avec l'existence de différends sur d'autres éléments [8] . Par contre, le choix de rompre le contrat de travail doit être librement consenti de part et d'autre.
Afin d'obtenir un accord entre les deux parties, il est nécessaire de faire un ou plusieurs entretiens afin de négocier.
Pour être valide, les entretiens et les négociations doivent être de bonne foi. Ainsi un unique entretien avec des renseignements manifestement erronés entrainent la nullité de la rupture conventionnelle [9].
Il est conseillé que le salarié se fasse accompagner par une personne expérimentée en négociation et dans ce type de rupture, tel qu'un autre salarié non impliqué émotionnellement dans l'affaire, un représentant du personnel ou un conseiller du salarié [10] .
De même, et notamment dans les petites SSII dans lesquelles il n'y a pas de service dédié, et seulement si le salarié se fait assister, l'employeur (ou son représentant) peut se faire assister par une personne de l'entreprise (que nous conseillons neutre), par un membre d'une organisation syndicale d'employeurs ou un autre employeur de la branche [11] .
L'importance de l'accompagnement est d'équilibrer la gestion émotionnelle, les savoirs et la négociation entre les deux parties, pour privilégier un accord équilibré (ce qui diminuera le risque de recours), ainsi que d'éviter une erreur de procédure, même si sur ce dernier point le risque est limité.
La partie souhaitant se faire assister doit informer l'autre partie avant les entretiens [12].
L'idée maîtresse de la rupture conventionnelle est de trouver un accord acceptable pour les deux parties. A ce titre, il nous parait limitatif de ne considérer que la partie financière dans la négociation.
Ainsi ces éléments peuvent permettre de trouver un accord :
La rupture conventionnelle donne lieu à une indemnité de rupture conventionnelle l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle » qui sera versée au salarié. Ce montant ne peut pas être inférieur à celui de l’indemnité légale de licenciement [13] .
Le ministère du travail a mis en ligne un outil d'estimation du minimum applicable lors d'une rupture conventionnelle [14] .
L’aboutissement de l'accord donne lieu à une convention de rupture conventionnelle.
Cette convention doit être signée par les deux parties. D'autre part, l'employeur et le salarié doivent, tous les deux, posséder un exemplaire de cette convention signée. Dans le cas inverse, la rupture conventionnelle est considérée comme nulle et non avenue [15] .
Nous conseillons de ne pas signer la convention le jour même. L'impact d'une rupture du contrat sur la vie du salarié (cf. chapitre dédié) et de l'entreprise, n'est pas neutre. Nous conseillons de laisser quelques jours de réflexions avant la signature.
Une mauvaise pratique consiste à mettre une contrainte temporelle à cette signature : il faut alors signer maintenant ou perdre le bénéfice de l'offre. Cette technique de mise sous pression, outre son manque d'éthique, est souvent le signe d'une négociation peu bénéfique pour le signataire que l'on presse.
Une mauvaise pratique consiste à antidater la date de la convention. Souvent présentée comme une possibilité de partir plus rapidement, elle empêche surtout un choix éclairé et une analyse de la situation. Nous déconseillons de signer un document antidaté.
Conseil : Ne pas signer un document antidaté et ne jamais signer le jour même.
Une fois la signature effectuée, au vu de l'impact de cette rupture, la loi prévoit un délai de réflexion de 15 jours calendaires. Le délai démarre au lendemain de la signature de la convention. Si ce délai expire un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, le délai est prolongé jusqu’au premier jour ouvrable suivant [16] et se termine donc à minuit.
Chaque partie peut annuler la convention par l'envoi d'un recommandé avec accusé de réception, ou une remise du document en main propre contre une décharge signée. Aucune motivation n'est à donner pour justifier son désir de rétractation.
Lorsque le délai de rétractation expire, l'entreprise présente la demande de rupture à la DIRECCTE. La demande est formalisée par un formulaire standard accessible en ligne [17] ou au travers d'un formulaire électronique [18] .
Dès le lendemain de la réception de la demande, l'administration a 15 jours ouvrables pour s'opposer à la demande d'homologation. Un défaut de réponse équivaut à une acceptation.
Si, malgré les conseils donnés dans cet article, l'une ou l'autre partie désire contester cette rupture conventionnelle, elle doit agir auprès de prudhommes dans un délai inférieur à un mois après la date d'homologation.
Il n'est pas possible d'empêcher cette contestation. Ainsi, l'inscription dans la convention d'une clause de renonciation est considérée comme nulle, et donc inapplicable, sans toutefois remettre en cause la convention de rupture [19] .
Par définition de la rupture conventionnelle, celle-ci doit être acceptée par les deux parties. Il n'est donc pas possible de faire une transaction supplémentaire (sur la rupture) afin de se protéger contre un recours, puisque l'existence de la transaction indique la volonté de rupture n'est pas partagée. Par contre, il est tout à fait possible de faire des transactions sur d'autres points de litiges.
Les salariés protégés peuvent signer une rupture conventionnelle [20] , toutefois une procédure est spécifique est à suivre. Voir le formulaire cerfa n°14599*01.
Si la rupture conventionnelle n'est pas incompatible avec un PSE, elle ne permet pas de s'affranchir du fonctionnement des plans de sauvegarder de l'emploi [21]. Ainsi les limites aux licenciements avant mise en œuvre d'un PSE (9 par mois), s'entendent comme étant la somme des licenciements et des ruptures conventionnelles résultant d’une cause économique [22].
La rupture conventionnelle permet - si la période de cotisation est suffisante - de bénéficier des allocations chômage.
Toutefois, les congés et indemnités entrent dans le calcul du délai de carence durant laquelle la période chômée n'est pas couverte.
Certains crédits à la consommation, tels que ceux réalisés pour les achats conséquents (immobilier (maison, appartement...), voiture...) possèdent une assurance prenant en charge le crédit en cas de perte d'emploi. Toutefois ces assurances comportent des clause d'exclusion : elles n'interviennent que si la cause de la perte d'emploi résulte de la décision de l'employeur.
Dans le cas d'une rupture conventionnelle, la décision étant conjointe entre le salarié et l'employeur, ces assurances ne prendront pas en charge la couverture des crédits [23].
DIRECCTE, Le bulletin des conseillers du salarié de Haute-Normandie, Octobre 2012
[20]
Eric ROCHEBLAVE, Rupture conventionnelle = piège à … employeurs !
[21]