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+ | == Déplacement longue durée versus mobilité == | ||
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+ | Il est difficile de faire la différence entre un simple déplacement, plus ou moins long, et une mobilité imposant un double domicile. La définition n'étant ni définie dans la loi, ni la convention SYNTEC, le flou existe. | ||
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+ | Tout est affaire de temps et de distance. Ainsi un déplacement d'un an à 200 km, obligeant de facto à un double domicile tombe dans le cadre de l'article 61 lié de la convention "Changement de résidence". | ||
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+ | Cour de Cassation 19 décembre 2007, n°06-44988 | ||
+ | [http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000017741124] | ||
+ | La cour d'appel a constaté que l'employeur avait imposé au salarié une mission d'une durée d'un an qui se déroulait dans une ville située à 200 km de son domicile, prévoyant un double domicile, avec prise en charge d'un trajet aller-retour par semaine et l'absence de mise à disposition d'un véhicule de société ; qu'elle a pu en déduire que de telles conditions faisaient obstacle à la résidence du salarié à son domicile habituel pendant toute la durée de la semaine de sorte qu'il devait bénéficier des dispositions de l'article 61 de la convention collective SYNTEC. | ||
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+ | == La demande mobilité doit être motivée et anticipée == | ||
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+ | L'employeur ne peut décider rapidement et sans explication d'une mutation. Il doit clairement motiver sa décision | ||
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+ | Cour de Cassation 12 juillet 2010, n°08-45.516 | ||
+ | [http://legimobile.fr/fr/jp/j/c/civ/soc/2010/7/12/08-45516/] | ||
+ | La cour d'appel, qui a retenu, [...] que la société [Y] avait imposé à Mme X... malgré sa situation familiale, une mutation rapide et sans explication [...] a, par ce seul motif, légalement justifié sa décision [licenciement de Mme X... est dépourvu de cause réelle et sérieuse et condamner l'employeur à lui payer diverses sommes]. | ||
+ | </Ref> | ||
+ | et celle-ci doit être proportionnelle aux besoins de l'entreprise. | ||
Une clause de mobilité est une clause contractuelle définissant les règles applicables au changement temporaire ou définitif du lieu de travail. La clause de mobilité intervient le plus souvent, soit dans le cadre d'une mutation, soit dans les périodes d'intercontrats.
Pour être valide, une clause de mobilité doit être écrite dans le contrat de travail, et définir précisément la zone géographique concernée[1]. La simple existence dans la convention collective ne suffit donc pas [2].
Toutefois, une relocalisation dans le "même secteur géographique" n'est pas considérée comme une mobilité. Si la notion de même secteur reste floue, la relocalisation d'une entreprise a 20 km de distance n'est pas considérée comme une mutation nécessitant une clause de mobilité.
La cour de cassation a considéré qu'une "clause de mobilité qui vise l'ensemble du territoire national était claire, licite et précise"[3]
Lorsque le métier est intrinsèquement lié aux déplacements, par exemple des déplacements occasionnels dans le "cadre habituel de son activité de consultant international", la clause de mobilité peut être plus générale et déterminer le lieu d'exécution du contrat comme étant "en France ou hors de France pour une durée plus ou moins longue" [4].
Cette jurisprudence amène à faire une séparation entre les déplacements occasionnels, et la mobilité imposant par exemple, un changement de résidence.
La clause de mobilité est liée au contrat de travail, donc à la société avec qui celui-ci est signé. Ainsi une clause de mobilité inscrite dans le contrat et permettant le transfert dans d'autres entités du groupe ou unités économiques et sociales et nul [5].
Il est difficile de faire la différence entre un simple déplacement, plus ou moins long, et une mobilité imposant un double domicile. La définition n'étant ni définie dans la loi, ni la convention SYNTEC, le flou existe.
Tout est affaire de temps et de distance. Ainsi un déplacement d'un an à 200 km, obligeant de facto à un double domicile tombe dans le cadre de l'article 61 lié de la convention "Changement de résidence". [6]
L'employeur ne peut décider rapidement et sans explication d'une mutation. Il doit clairement motiver sa décision [7] et celle-ci doit être proportionnelle aux besoins de l'entreprise.
Legisocial : Clause de mobilité sans zone géographique [8]
Wikipédia : Changement de lieu de travail [9]